300ième atelier Bric à book

18ième participation…


Chère Sophie,

Trois semaines que tu es partie là-bas et je me sens seule… Je voudrais être gaie et dynamique pour te faire croire que tu ne me manques pas. Mais, je traîne mon ennui et ma peine. Tu le sais, je suis chez Oncle Hervé. Dans sa grande, graaaande maison. Et nous n’y sommes que trois… Lui, Tante Cé et moi… M’y imagines-tu ? Eux… avec moi… sans toi ? Avec leurs grands principes et tous leurs horaires. En m’y déposant les parents m’ont répété une nième fois que j’avais besoin de vacances. Ils n’ont pas fait attention mais je les ai entendus ajouter qu’eux aussi d’ailleurs.

C’est étrange comme le temps s’écoule lentement quand tu n’es pas là pour animer ma journée : le soir, je ne peux pas me moquer de tes blagues idiotes ; le matin, je n’ai pas de raison de cogner à grands coups de poings dans ta porte de douche pour couvrir tes sifflotements dissonants ; l’après-midi, je ne balaye aucun plateau de jeux quand tu gagnes. Je n’aurais jamais imaginé que tes cris de victoire puissent un jour me manquer… Et puis aussi j’ai faim : je n’ai pas les morceaux de viande que tu me passes en douce. Et ici, l’hygiène et la diététique étant sacrées, il n’est pas question que je quémande un surplus de calories.

Sais-tu à quelle extrémité j’en suis arrivée ? Me réfugier dans la bibliothèque, au milieu des livres plus poussiéreux et encombrants les uns que les autres. Tante Cé m’y croit compulsant leurs atlas ou leurs encyclopédies de littératures des temps passés, essayant ainsi de sauver mon bulletin de la rentrée prochaine… Alors, elle me laisse seule, porte fermée. Mais elle est bien naïve de ne rien soupçonner. J’ai    déniché un trésor qui me semble d’un intérêt bien supérieur : des albums photos ! Ils étaient cachés derrière des vieux dossiers de l’oncle.

Cet après-midi, il faisait beau. Je me suis installée sur le bord de la fenêtre pour guetter le chat qui était sous le noisetier à l’affut d’une proie qu’il n’attrape jamais. J’ai ouvert distraitement l’un de ces albums et… je suis tombée ébahie sur un cliché. J’ai été tellement surprise que je l’ai retiré des encoches pour te l’envoyer avec cette lettre. Regarde-là attentivement : sous l’accoutrement qui rend méconnaissable l’homme aux cheveux longs, enlacé par les deux blondes se cache l’oncle Hervé ! Eh dire que ce soir au diner, il va me tenir des grands discours sur ma tenue et mon avenir. Il a dû oublier sa jeunesse. Peut-être est-il temps de la lui rappeler sans que Tanté Cé ne l’apprenne. Je crois que j’ai découvert un moyen d’avoir plus de viande et peut être quelques assouplissements à leurs règles…

Ma chère sœur, reviens-vite, je te montrerai le reste de l’album. Cette photo n’en est que la première ! Je ne te raconte pas la suite…

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Je participe à cet atelier pour progresser alors n’hésitez pas à commenter sincèrement pour faire la chasse à toutes faiblesses, erreurs, longueurs, fautes d’orthographe… Merci de votre honnêteté.